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Western Madness – Los Angeles Kings


Si on vous dit L.A. vous pensez à Hollywood, Sunset Boulevard. Venice Beach à la limite Kobe Bryant et les Lakers, mais pas tellement au hockey (un peu comme Phoenix ou la Floride vous me direz). Et pourtant à la fin des années 80 les dirigeants ont eu une bonne idée: « si on faisait venir la plus grande star du monde du hockey dans notre équipe pour vendre des maillots et tenter de remplir un peu notre patinoire ». Après de multiples pérégrinations et une grosse somme versée, le grand Wayne débarquait dans la cité des anges. Comme si l’histoire n’était pas assez romanesque, il fallut que Gretzky tombe follement amoureux de Janet Jones (actrice qui eut un court moment de célébrité dans la deuxième moitié de la décennie), lui demandant sa main quelque semaines avant le 9 août 1988, jour où les drapeaux sont chaque année en berne à Edmonton, une minute de silence étant exigée à 10h30, heure à laquelle ESPN annonçait la fameuse nouvelle. C’est une blague évidemment, même si les films et séries avec Janet Jones doivent toujours êtres bannis par là-bas.

Il est évident que les Kings ne sont pas nés avec Gretzky, ils ont participé aux playoffs un grand nombre de fois auparavant et ont connu d’autres grandes stars comme Marcel Dionne ou Luc Robitaille. Modérons tout de même les participations aux séries finales. Dans les années 60 à 80 une majorité de formations allaient en playoffs. Alors qu’aujourd’hui huit équipes sur quinze par conférence se battent pour être dans le bon wagon. En 1969 quatre équipes sur six étaient en playoffs, en 1979 six équipes sur neuf (pour la Prince of Wales conference) ou huit (pour la Clarence Campbell). Les Kings ont été de la partie la plupart du temps durant la période de leur existence « pré-Gretzky », mais ils n’attiraient pas les foules pour autant. Le soleil et le basket étaient beaucoup plus attractifs que le hockey. C’est dans cette perspective là que l’arrivée de Gretzky a été intéressante pour la franchise. La popularité de Gretzky qui a amené les Kings à être l’équipe la plus rentable de Californie au milieu des années 90, après le déménagement des Raiders, peut aussi être considérée comme la base de l’expansion de la NHL dans le sud. En effet Los Angeles avait son équipe populaire donc pourquoi pas donner l’opportunité à d’autres équipes qui n’auraient pas forcément une culture hockey de s’en forger une. L’arrivée des Mighty Ducks (92), du Lightning (92), des Panthers (93), des Stars (93) des Coyotes (96) n’est certainement pas étrangère à la réussite des Kings.

Silver and Black Wayne Gretzky

Le plus difficile pour L.A. sera bien évidemment de gérer l’après-Gretzky. Suite à l’apparition de fraudes financières au sein du conseil d’administration, l’équipe a dû se séparer de ses meilleurs joueurs. Luc Robitaille contre Rick Tocchet et un deuxième tour de draft (un certain Pavel Rosa si ça parle à quelques uns d’entre vous) par exemple, c’est les soldes et il ne reste aux Kings que Gretzky et Rob Blake qui ne resteront plus pour très longtemps. C’est là qu’arrive le Anschutz Group (AEG – que certains connaissent également) rachetant tout ce qu’il y a de sportif à Los Angeles dont les Kings, mais les choses ne vont pas bien pour l’équipe, ils ratent les playoffs, Gretzky qui cherche une cinquième Stanley s’en va. Anschutz et sa volonté de mettre les Kings et les Lakers ensemble construit le Staple Center, en 1999 il y a donc une nouvelle enceinte, un nouveau coach (Andy Murray – rien à voir avec le joueur de tennis), le retour de Robitaille, une belle équipe, tout devrait rouler.

Ce ne fut pas le cas et les sept années qui ont suivi furent une suite de mauvais choix et de controverses. Il a fallu aux fans sept ans d’attente pour voir AEG s’immiscer dans la vie de l’équipe et faire le ménage et s’extasier  de l’arrivée de Dean Lombardi. C’est là que recommence l’histoire des Kings.

Le but avoué de Lombardi est de rompre avec le passé. Même s’il a été connu pour embaucher des vieilles gloires auparavant pour les Sharks, ce n’est pas ce qu’il recherche ici, il a signé un contrat de cinq ans à Los Angeles, il veut créer quelque chose sur le long terme. Faire revivre cette franchise qui a connu un glorieux passé. Le travail sur la draft commence par un échange malin qui leur permettra de choisir Drew Doughty en 2è place et Colten Teubert en 13è. Teubert? C’est qui celui-là? Nous le verrons par la suite. Les échanges auront également une place prépondérante dans la stratégie de Lombardi. En sont témoins deux transferts clés. Le premier celui de 2009 permettant aux Kings d’acquérir Ryan Smyth. Puis cette année c’est Dustin Penner qui a posé ses valises au Staple Center grâce à Colten Teubert comme monnaie d’échange (vous comprenez son importance maintenant).

Drew Doughty, un des rares clubistes des Kings, et parmi les meilleurs défenseurs de la ligue

Aujourd’hui les Kings ont une vraie belle équipe faite pour tenir sur la longueur. Ils séparent à merveille le bon grain de l’ivraie, pour exemple Frolov qui comme tout Russe surévalué a demandé une blinde pour son renouvellement de contrat. Malheureusement pour lui, il n’a pas été la star de la Free Agency, Kovalchuk était un poisson bien plus intéressant. Notre cher Alexander a dû accepter par défaut un pauvre petit contrat de deuxième rideau chez les Rangers (43 matchs – 16 points et une blessure).  De bons joueurs, bien implantés dans un système qui fonctionne et surtout extrêmement bien payés.

Là est le gros biais de cette stratégie. On forme de bons joueurs, on va chercher les bons prospects à un prix très élevé sur le marché. Derrière ça risque de poser de gros problèmes. Les choix de Lombardi cette saison me font penser à Chicago l’année passée. Les Kings ont une ossature qui ne peut être retirée et surtout qui et sous contrat pour les années à venir. Ils ont un Dustin Penner qui va peser 4.25mio dans la masse salariale la saison prochaine, que faire de Michal Handzus? Il devrait être agent libre ou baisser son salaire, ses 4mio par saison valent trop par rapport à sa production de 30 points, pareil pour Ponikarovsky et ses 19 points. Mais par contre que faire des RFAs qui vont avoir besoin d’un nouveau contrat? Simmonds, Doughty, Richardson? Le problème il est là. Mettre des joueurs talentueux payés à prix d’or à côté de jeunes profitant du talent de leurs ainés c’est une tactique à double tranchant au moment de renouveler les baux.

Effectivement nous sommes loin de Dave Taylor et ses Valeri Bure, Pavol Demitra et autre Jeremy Roenick à l’entrée de la saison 2005, des vieilles gloires pour sauver une embarcation en péril. Mais Dean Lombardi sera en juin à la croisée des chemins. Soit il fait les bons choix soit il mine la franchise pour cinq ans. Il faut garder Simmonds et Penner, il faut se débarasser de Handzus malgré l’attachement qu’il peut y avoir et de Ponikarovsky. Il faudra donc aller trouver des check-liner chez les prospects, ça demandera du boulot en début de saison pour acclimater tout ce petit monde, mais voilà le prix d’une domination sur le long terme.

 

Wayne Simmonds, un des joueurs préférés à la rédaction de Lebronmeetspeyton


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